Chroniques

Épisode 14 – Le parcours du combattant

Février 2019.

Un an que ce projet a germé dans mon esprit. Un an que j’aspire quotidiennement à faire renaître une bière du passé. Un an que j’en apprends de plus en plus sur mon héritage familial, que je rencontre des personnes extraordinaires, inspirantes et que je me surprends à rêver d’une autre vie que celle que je m’étais tracée… Il est temps maintenant de concrétiser. D’avancer. D’assumer. Mais bordel, que c’est compliqué !

Temps de lecture estimé : 3 minutes 

Quand tu te décides enfin de passer de l’idée au projet concret, c’est déjà une étape ! Mais quand tu souhaites poursuivre l’aventure, lancer d’autres projets et finalement te professionnaliser, c’est une autre histoire. Secrétariat social, catégories d’entrepreneur, cotisations sociales, banque carrefour, AFSCA, accises,… J’ai un peu le tournis. Moi qui croyais que je n’avais qu’à m’inscrire pour avoir un numéro d’entreprise et bosser sur mon projet, j’étais bien naïve ! On ne te parle jamais de tout ça dans les blogs et les pages Facebook, ni les groupes de brasseurs amateurs…

Tout d’abord : le secrétariat social.

Première étape de ma réflexion. Si je veux être indépendante (complémentaire), il faut que j’aille m’inscrire auprès d’un secrétariat social. Logique. Mais je ne savais pas qu’il y en avait autant ! Selon le secteur d’activités, la maturité du projet, le feeling avec les personnes… Bref, j’en choisis un, en suivant de précieux conseils, et me voilà dans leur bureau.  « Chouette, je vais sortir d’ici avec un numéro d’entreprise, quelle émotion ! » me dis-je. Que nenni ! On nous ment ! Y a rien de simple là-dedans ! (Ne faites pas comme moi, arrêtez d’écouter les pubs à la radio.)

Bien sûr, je ne suis pas idiote à ce point, je savais qu’on allait me parler de cotisations sociales, de régime TVA, de catégories ou de statuts. Mais à peine avais-je prononcé le mot « brasserie » que les gros mots ont fusé :

– Ah, vous avez contacté l’AFSCA ? Car, dès que j’encode cette activité à la banque carrefour des entreprises, ils vont débarquer chez vous pour vérifier que tout est en ordre.
– Euh… Mais moi je commence seulement, j’ai pas encore de matériel, ni rien. Je comptais d’abord faire de la bière avec quelqu’un qui a les installations et est en ordre, tout ça tout ça…
– Et vous allez faire quoi ? Vous allez la vendre, la stocker ?
– Ben… Oui… ? (avec mon assurance légendaire.)
– Faut les contacter quand même ! Surtout que s’ils se rendent compte que vous ne les avez pas prévenus, ils vont pas être contents ! Ah, et comme vous vendrez de l’alcool : vous êtes en ordre pour les accises ? (What?) Et vous avez un compte bancaire professionnel ? (Euh.) Vous avez fait vos vaccins ? (Non, là je déconne.)

WTF ! Personne n’a pensé à réaliser et diffuser un guide du futur brasseur amateur indépendant ? Un mode d’emploi ? Non, je crois qu’il ressemblerait à un annuaire et dégouterait les gens avant même de commencer… Mais bon, autant de paperasses et de procédures pour 25L de brassin faits dans ma cave, est-ce nécessaire ? Je ne m’attendais pas à devoir déjà réfléchir à toutes ces questions sérieuses… Et je m’attends au pire. Genre un changement de législation qui arrive juste au moment où j’aurais fait le tour de toutes les étapes. La loi de la vexation universel, c’est tellement belge !

Mais moi, les gentils gars que je croise ou que je suis sur les réseaux sociaux, ils ont l’air de faire ça à l’aise, pumpeleup’, les doigts dans le nez, sans s’emmerder… Personne ne parle des taxes, personne ne dit qu’il faut penser comme un industriel dès le début… Du coup, je pense qu’il est temps d’en parler !

Suivez-moi dans mon parcours du combattant !

 

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