Chroniques

Épisode 3 – My name is Sherlock Holmes

Mars 2018.

Vous savez ce qu’on dit : un Mars, et ça repart.

L’humour pourri, c’est aussi un héritage de famille apparemment, mais c’est (encore) une autre histoire…

Temps de lecture estimé : 3 minutes 

L’analyse du carnet ne m’avançait pas énormément. Mais cela avait provoqué en moi une soif d’apprendre. Je décidais alors de mener mon enquête, récupérer un maximum d’informations sur la Brasserie Colmant. La volonté était de trouver une piste sur la composition des bières brassées à l’époque ou, le cas échéant, d’accumuler un savoir et de m’approprier cette part de mon histoire familial qu’il me manquait jusqu’à présent.

Coupures de journaux, sites Internet gérés par des passionnés des brasseries hennuyères du 19ème et 20ème siècle (oui, ça existe), revues d’historiens, mais surtout : recherche des malteries dans lesquelles la Brasserie Colmant se fournissait entre les années 50 et 80, sur base des souvenirs de mon père. Tout cela, parallèlement avec mes recherches pour récupérer des verres, étiquettes et autres « goodies » de la Brasserie. Oh Yeah. #multitasking

Ce n’était pas une mince affaire, il n’avait accompagné mon grand-père que peu de fois, et cela remontait à tellement longtemps… Il y avait bien évidemment la malterie de Beloeil (ou plus exactement « La Malterie du Château »), très connue dans notre région, mais il évoquait également une malterie flamande dont le nom lui restait sur le bout de la langue. Heureusement que mon entraînement quotidien au « stalking » me permettait de prendre le peu d’éléments que j’avais pour retrouver l’établissement.

Même si j’ai compris un peu plus tard que n’importe quel brasseur possédant un minimum de connaissances sur l’histoire des brasseries belges aurait pu me répondre directement.

Après plusieurs heures de recoupement d’informations, je retrouvais finalement le lieu : la malterie de Boortmeerbeek. Plus vraisemblablement connue sous le nom de Boortmalt et située à présent au port d’Anvers.

Mon coeur faisait des bonds. « Et s’ils avaient des archives, des bons de commande de l’époque ? » Usant de mon plus beau Néerlandais, je commençais à envoyer toute une série d’e-mails aux différents sites et administrations de Boortmeerbeek, où apparaissait le nom de la malterie de l’époque. Je contactais également la malterie de Beloeil. Car ces noms, écrits dans le carnet de mon grand-père et qui évoquaient des sortes de houblons, cela pouvait peut-être leur dire quelque chose et ils pourraient m’aiguiller dans mes recherches. Il y avait peut-être une trace de la Brasserie, quelque part, ailleurs que dans les souvenirs de famille. Quelque chose qui aurait pu me replonger 50 ans en arrière, dans le quotidien du brasseur qu’était mon grand-père.

Etonnement, on me répondit ! Dans l’absolu, je n’avais pas grand espoir que ces personnes prennent du temps pour m’aider dans ma quête (que l’on pourrait qualifier d’utopique ou d’idéaliste), d’autant plus que mon Néerlandais était sûrement plus qu’approximatif (merci Google Translate). Et pourtant, j’ai été redirigée d’un contact à un autre, avec une touchante sympathie, jusqu’au moment où j’ai pu échanger avec une certaine Peggy, travaillant à Boortmalt et acceptant de faire quelques recherches, sans pour autant me promettre de le faire rapidement ni de trouver quelque chose… Mais j’étais transportée, toute cette animation, cette recherche : la quête d’informations et d’un patrimoine perdu se transformait peu à peu en une quête de sens, de ce que je pensais avoir perdu, de ce qui me manquait depuis longtemps.

 

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